Photo : Siège de la cour pénale internationale, La Hague - source wikipédia
Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a déclaré dimanche que le fait d’empêcher l’accès à l’aide humanitaire pourrait constituer un crime, après avoir visité le point de passage égyptien de Rafah avec Gaza, principal point d’entrée de l’aide internationale.
« Empêcher l’acheminement des secours, comme le prévoient les conventions de Genève, peut constituer un crime relevant de la compétence de la Cour », a déclaré M. Khan à la presse au Caire.
Il a ajouté qu’il voulait « faire comprendre clairement à Israël qu’il doit déployer sans plus tarder des efforts tangibles pour s’assurer que les civils » de la bande de Gaza « reçoivent des aliments de base et des médicaments ».
« J’ai vu des camions remplis de marchandises et d’aide humanitaire bloqués là où personne n’en a besoin, bloqués en Égypte, bloqués à Rafah », a déclaré M. Khan.
« Ces produits doivent parvenir sans délai aux civils de Gaza. »
Dimanche, les Nations unies ont indiqué qu’elles craignaient une rupture de l’ordre public à la suite de pillages dans des centres d’aide alimentaire à Gaza gérés par l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.
Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré que la situation était « de plus en plus désespérée d’heure en heure », alors que le nombre de victimes de la guerre augmente et que les réserves indispensables de nourriture, d’eau, de médicaments et d’abris s’amenuisent.
Les habitants du territoire palestinien vivent sous le blocus israélien depuis 16 ans et en état de siège total depuis trois semaines, après que les dirigeants du Hamas ont lancé des attaques meurtrières contre Israël qui à leur tour ont déclenché une guerre.
Le 7 octobre, le Hamas a lancé contre le sud d’Israël l’attaque la plus meurtrière de l’histoire du pays, tuant 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et en enlevant 239 autres, selon les autorités israéliennes.
Le ministère de la santé de Gaza affirme que les bombardements israéliens de représailles ont tué 8 005 personnes, dont 3 324 enfants.
M. Khan a déclaré que son bureau menait une enquête sur « tous les crimes commis sur le territoire de la Palestine et tous les crimes commis, que ce soit par Israël et la Palestine ou qu’il s’agisse d’actes commis sur le territoire de la Palestine ou de la Palestine vers Israël ».
« Cela inclut les événements actuels à Gaza et en Cisjordanie », a déclaré M. Khan, ajoutant qu’il était « très préoccupé par l’augmentation du nombre d’incidents signalés d’attaques par des colons contre des civils palestiniens » dans le territoire qu’Israël occupe depuis 1967.
M. Khan a également déclaré que les prises d’otages constituaient une violation des conventions de Genève.
« Je demande la libération immédiate de tous les otages pris en Israël et leur retour en toute sécurité dans leur famille », a déclaré M. Khan.
L’avocat britannique a déclaré qu’« Israël a des obligations claires en ce qui concerne sa guerre avec le Hamas, non seulement des obligations morales mais aussi des obligations légales » de se conformer aux lois du conflit.
« Ces principes s’appliquent également au Hamas en ce qui concerne les tirs de roquettes aveugles sur Israël », a-t-il ajouté.
Traduit par : AFPS